En vedette dans R4R
Ressources pour approfondir l'apprentissage
Pleins feux sur les maudites bernaches, prise 2
La bernache du Canada survolera notre région en grands nombres et à haute altitude au cours des deux prochaines semaines. Il s’agira surtout de bernaches se reproduisant dans les zones plus au nord, de la grande famille dite Branta Canadensis interior (nous avons présenté en détail la question des sous-espèces de bernaches dans le bulletin de fin octobre).
Contrairement à la bernache géante, la bernache du Canada connaît un déclin démographique important duquel il ne commence à se remettre que récemment – elle se dénombre à environ 100 000 oiseaux. À cette situation s’oppose une hausse du nombre de bernaches géantes qui s’explique peut-être en partie par le nombre de plus en plus élevé de bernaches géantes quimontent jusqu’à la Baie James pour muer et faire concurrence avec les espèces de bernaches se reproduisant plus au nord, les ressources alimentaires étant peu nombreuses. La situation a été exacerbée par la destruction des marais par l’oie des neiges qui y descend en grands nombres maintenant en raison de la résurgence de la production alimentaire dans le Mid-West américain. Tout est lié.
D’autres événements à ne pas manquer
- Si vous voyez des libellules, il s’agira sûrement de l’anax de juin, une espèce migrante que les vents du sud auront poussée plus au nord.
- Les tortues et la couleuvre rayée sortent de leur sommeil hivernal. Les serpents de sexe masculin sont les premiers à sortir de leurs terriers, à la recherche de femelles accueillantes. Lorsqu’une d’entre elle apparaît, las mâles se jettent sur elle en une masse frémissante, mais seul un chanceux pourra la féconder, laissant un bouchon gélatineux dans son cloaque.
- La grenouille léopard et, un peu plus tard, la grenouille des marais se joignent au chœur amphibien que vous pouvez entendre dans un étang ou une terre humide près de chez vous. Tendez l’oreille.
- Le grand brochet se dirige vers des eaux peu profondes où les algues abondent et des marais inondés pour frayer (les eaux étant à une température de 4 à 11oC), suivi de près par le maskinongé (eaux à une température de 9 à 15oC). Vous pourrez voir ces poissons facilement depuis la berge ou à bord d’un canoë.
- Nous aurons peut-être bientôt droit encore une fois aux journées clémentes qu’apporte le printemps. Quand le mercure dépassera les 15oC, cherchez les papillons qui auront passé l’hiver parmi nous dans leur forme adulte : le morio, le polygone virgule et la grande vanesse, par exemple. Comme la région compte encore très peu de fleurs, ces insectes sont attirés par la sève des arbres qui s’écoule des trous percés par le pic buveur de sève.
- Les arbres non indigènes de nos villes ont été les premiers à perdre leurs feuilles, et ce sont maintenant les premiers à former de nouvelles feuilles. Vous pourrez voir des bourgeons sur l’érable de Norvège et d’autres espèces introduites. Chez les espèces natives de l’Ontario, le sureau pubescent est l’un des premiers à produire des feuilles.
- Les fermiers sont de retour dans les champs, et si le temps s’avère assez sec, ils commenceront à semer les variétés rustiques de maïs, l’avoine et le blé de printemps d’ici la fin du mois.
- La production de sirop d'érable a été très variable en Ontario (faites défiler les différents rapports pour vous faire une idée complète). Un dégel à la fin du mois de février a permis un démarrage précoce dans certaines régions, suivi d'un gel qui a interrompu la production avant que les températures n'atteignent à nouveau le niveau de la sève. Cela a retardé ou prolongé la saison dans certaines régions du Canada, au moins jusqu'à la mi-avril, mais la plupart des régions productrices de sirop sont menacées par le réchauffement climatique
- À la mi-avril, les papillons monarques approchent régulièrement et traversent la ligne Mason-Dixon tandis qu'un papillon entreprenant a été observé près de la frontière entre le Michigan et l'Ontario. Ce sont pour la plupart encore les papillons qui ont hiverné au Mexique et qui pondent maintenant des œufs sur des plants d'asclépiades fraîches. C’est la prochaine génération qui poussera son chemin vers le nord jusqu’à nous. Préparez-vous à signaler dans quelques semaines les monarques que vous aurez vus.
- Cette année, à la mi-avril, la plupart des colibris à gorge rubis se tiennent encore sous la ligne Mason-Dixon, mais quelques oiseaux intrépides se faufilent vers le nord, et on en a signalé un dans le sud-est du Minnesota ! (Il y a eu une observation suspecte à Mississauga (en raison d'une baisse du niveau de la mangeoire), mais les colibris arrivent généralement dans le sud du Canada au début ou à la mi-mai (mais parfois à la fin d'avril), alors gardez l'œil ouvert et préparez vos mangeoires.
- Les Lyrides, un essaim d’étoiles filantes, seront à leur plus spectaculaire dans le secteur nord-est le 22 avril. On les observe depuis plus de 2 600 ans, mais leur intensité est généralement faible (de 10 à 20 météorites l’heure), à l’exception d’une année ici et là d’activités plus intense. Le radiant des Lyrides se situe entre l’étoile de Véga et la constellation Hercules, en direction de la constellation de la Lyre. La source de cet essaim est la comète Thatcher, et on la voit entre minuit et le lever du soleil du 15 au 29 avril. La comète Thatcher a été nommée en 1861, et nous ne la reverrons pas avant l’an 2276.
- Jusqu'à la fin du mois d'avril, Jupiter devient de plus en plus difficile à voir à mesure qu'elle s'enfonce dans les lueurs du soleil couchant. Mars et Saturne, en revanche, se lèvent à l'est avant l'aube