Premières étapes

Démystifions le langage du plongeon

Le début mai 2023

En vedette dans R4R

Ressources pour approfondir l'apprentissage

Pleins feux sur le plongeon huard

Le plongeon est un grand symbole canadien – on lui a accordé une place d’honneur sur notre pièce d’un dollar, et il est présent un peu partout au Canada. Certains sont déjà arrivés dans votre région pour nicher, mais les migrants continuent de nous survoler pour aller plus au nord. Qu’il soit parmi vous pour une courte période au printemps et à l’automne, ou que vous ayez la chance de les accueillir tout au long de la saison plus chaude, vous savez que leur cri troublant est l’« appel de la nature sauvage » par excellence.

Peu d’oiseaux aquatiques ont un si grand répertoire de vocalisations, chacune ayant une signification qui lui est propre:

Cri

Cri plaintif

Description: Rappelle le hurlement d’un loup; d’une durée de deux secondes

Signification: Sert à appeler son compagnon ou ses petits

Trémolo

Description: Rappelle un rire fou; d’une durée d’une seconde

Signification: Cri d’alarme; émis en vol

Yodel

Description: Tonalité plaintive, avec ondulations qui rappellent une tyrolienne; peut durer jusqu’à 6 secondes

Signification: Cri territorial réservé au mâle, pendant la nuit

Ululement

Description: Un « hou » bref et moins intense ou fort que les autres cris;

Signification: Sert à garder le contact avec les autres membres d’un groupe

Le plongeon communique également à l’aide de manifestations visuelles :

  • L’immersion du bec est un geste qui peut réduire le niveau d’agression quand deux oiseaux se croisent dans une situation de groupe.
  • Chez le mâle, courir sur l’eau en gonflant la poitrine, souvent en ouvrant ses ailes et en iodlant, est une manifestation territoriale classique.
  • Les mâles s'étendant la tête et du cou faible sur l'eau est aussi une manifestation territoriale.                                                                                                                                                                                                                
  • Le huard est un oiseau qui plonge mieux qu’il ne vole. Ses os sont solides et ses pieds sont placés tout à l’arrière de leur corps, de façon à lui permettre de plonger jusqu’à une profondeur de 80 mètres et d’y rester pendant près d’une minute. Bien sûr, ces os denses expliquent les longs décollages sur lancée (quelques centaines de mètres en temps calme) que doit pratiquer le huard pour se mettre à voler. Une fois qu’il est dans les airs, le plongeon huard peut atteindre une vitesse de 120 kilomètres l’heure. 

    Magnifiques sur l’eau, les plongeons sont maladroits sur terre ferme. Ils construisent leurs nids simples dans des lieux protégés près de l’eau (sur une île ou sur une bille de bois à demi submergé, par exemple). Ces temps-ci, ils se consacrent aux activités de la parade nuptiale et de l’accouplement, mais les femelles ne pondront pas leurs œufs avant la fin juin.

    Les plongeons sont protégés en vertu de règlements fédéraux, mais on constate chez eu un faible taux de réussite de la reproduction. Il semblerait qu’ils aient abandonné certaines de leurs anciennes aires de nidification dans des secteurs à forte densité de population, sans doute le résultat du développement riverain des lacs et des méfaits causés par les humains envers les nids ou les petits. De plus, les vagues produites par les bateaux posent un danger aux nids construits près du sol. Les plongeurs meurent également d’empoisonnement au mercure et au plomb dont on trouve de fortes concentrations dans leurs tissus. S’agissant du plomb, les plongeurs meurent après s’être nourris de plombs de pêche. Si vous faites du bateau de plaisance, restez éloignés des aires de nidification. Les pêcheurs ont la responsabilité d’utiliser des plombs non toxiques.

    Vous trouverez ici un bon clip vidéo de 60 secondes destiné aux jeunes qui présente le plongeon huard.

    D’autres événements à ne pas manquer

    • Il se passe tellement de choses ces jours-ci qu’on aurait du mal à tout réunir ici. Nous vous présenterons donc une petite sélection d’événements en vous disant de rester à l’affut des nouvelles présences dans votre région. Tenez-nous au courant de ce que vous aurez trouvé!
    • Le crapaud d’Amérique est le dernier à ce joindre à la chorale d’amphibien. Vous entendrez ses longs trilles (voir le lien précédent), jour ou nuit, émanant d’une masse d’eau stagnante ou dans un étang. Les mâles en concurrence chantent toutes à des tonalités légèrement différentes, et leur chant pourra durer jusqu’à 30 secondes. Ils chercheront à s’accrocher à pratiquement tout ce qui bouge pour s’accoupler mais finiront chacun par agripper une femelle beaucoup plus large que lui en se positionnant derrière elle. Vous pourrez voir l’accouplement à l’œuvre peu après le début des chants. Contrairement aux grenouilles, qui pondent des œufs en tas gélatineux, les crapauds les expulse en longs rubans.   
    • Plusieurs de vous vont bientôt avoir droit à la première éclosion de mouches noires, un événement qui saura confirmer que la qualité de l’eau est assez bonne. Un événement limité aux cours d’eau rapides, la production de mouches noires peut s’élever en une saison à plus de 30 000 individus par mètre carré. La première vague sera composée de larves ayant arrivé à maturation durant l’hiver, tandis que les vagues subséquentes seront formées de larves ayant passé l’hiver sous forme d’œufs. En regardant de plus près, vous apercevrez les adultes qui remonteront à la surface et qui bourdonneront un peu avant de s’envoler en direction d’un bout de végétation pour se reposer et durcir. La plupart des espèces de mouches noires ne produiront qu’une génération d’adultes par années, mais les femelles peuvent pondre des œufs jusqu’à deux ou trois fois par saison et émerger, prêtes à pondre des œufs qui n’ont pas besoin d’un repas de sang. Hélas, la plupart des œufs en ont besoin, et même si ce ne sont pas toutes les mouches noires qui piquent les humains, un nombre suffisant le font pour que notre situation soit un assez misérable pour un certain temps. Les mouches noires mâle et femelle se nourrissent également de nectar, contribuant ainsi à la pollinisation des plantes (remerciez une mouche noire quand vous mangerez un bleuet), et servent de repas aux agrions et aux libellules, aux chauves-souris et aux oiseaux entomophages.
    • Parmi les autres arrivées aviaires, citons la guifette noire, le tyran tritri, le troglodyte familier, la paruline couronnée, le bruant à couronne blanche et l’oriole de Baltimore. Les oiseaux migrateurs réagissent au temps, restant cloués sur place par les vents du nord et se déplaçant sur de longues distances, aidés par les vents du sud. Les matinées pluvieuses, vous pourrez en voir qui traînent dans les parages, parfois, en ville, dans un jardin ou une cour d’école entourée d’arbustes. Cherchez-les aussi dans des terrains boisés, des haies, en bordure de la route et en marge des marécages.
    • Ça y est, les colibris sont de retour! En migrant vers le nord au rythme d'environ 40 km par jour, les colibris à gorge rubis arriveront bientôt sinon déjà, restez aux aguets!                                                                                                   
    • Envisagez de devenir l'une des écoles ornithosensibles, pour explorer, apprendre et aider les oiseaux. Si vous avez des nids d'oiseaux dans votre cour ou parc de quartier, essayez le programme de suivi des nids d'oiseaux et surveillez l'activité de nidification. Contribuez à la science citoyenne !
    • La tortue peinte du centre se remettra bientôt à lézarder sur des billes de bois et des roches dans les marécages près de chez vous. Ce faisant, sa température corporelle sera de 8 à 10 degrés supérieure à celle de l’air environnant, ce qui lui permettra de chasser, de digérer et de développer des œufs.
    • Nous verrons peut-être les premiers papillons du printemps au début mai, selon le temps qu’il fait. Ils ont besoin d’une période prolongée de temps chaud afin de se transformer en adultes. Cherchez l’olympe, le nordique orangé, la piéride du chou et le lutin grisâtre en marge des arbustes, dans des trous fraîchement creusés par le pic buveur de sève et surtout, près des bourgeons de lilas.                                                                                 
    • À la fin avril, la migration des monarques en provenance du Mexique était bien loin de la ligne Mason-Dixon, mais aucun n'a encore été signalé au Canada. Et la prochaine génération a commencé à apparaître.  La croissance de l'asclépiade semble progresser régulièrement vers le nord, avec des signalements de pousses dans le sud-ouest et le centre-sud de l'Ontario.                                                                                                                                      
    • Chez le cerf de Virginie, les biches chassent leurs rejetons mâles de leur zone immédiate avant d’accoucher, de sorte à réduire au minimum le risque de croisement. Quand vous êtes sur la route, faites attention aux chevreuils errants.
    • La prèle des champs, un petit vestige primitif des plantes arborescentes massives de la forêt carbonifère d’autrefois, se trouve dans des régions humides le long des routes. Parfois, on peut voir une inflorescence tout au bout de sa tige articulée. La prêle a besoin d’eau afin que le sperme puisse atteindre ses œufs. De plus petites tiges « écloront » aux jointures, donnant à la plante une apparence broussailleuse.  Des grains de sable siliceux renforcent les tiges, et leur texture granuleuse explique pourquoi la prêle d’hiver s’appelle, en anglais, scouring rush.
    • Les toutes premières fleurs dotent le paysage de blanc et de jaune. Cherchez le trille rouge et blanc (qui fleurissent tôt cette année), la claytonie de Virginieérythrone d’Amérique  et le pigamon doïque. Les herbes des bois doivent croître beaucoup en peu de temps, avant que le couvert forestier se referme et que la lumière soit réduite jusqu’à 99 %. Vous pourrez voir des insectes autour de ces plantes.
    • Parmi les arbres dont les feuilles commencent à éclore dans notre région, citons le pin et le cerisier de Virginie, l’érable à Giguère et l’érable de Norvège, le peuplier faux-tremble, l’amélanchier (qui fleurit avant de produire ses feuilles) et les saules. L’éclosion des feuilles se fait rapidement, alors gardez vos yeux bien ouverts! En dessinant les feuilles de jour en jour, vous constaterez les changements qu’elles subissent en déroulant. Certaines feuilles reposent, entièrement formées, à l’intérieur des bourgeons et n’ont qu’à se « gonfler ».
    • Le 5 mai, c’est le milieu exact du printemps. Dans la région du sud, le dernier gel a généralement lieu vers la mi-mai, parfois un peu plus tard. Selon où vous habitez, cela peut avoir lieu un peu plus tôt ou un peu plus tard – renseignez-vous, et comparez cette information à la date à laquelle aura lieu la dernière gelée cette année.                                                                                                                             
    • Si vous avez raté la pluie de météores Lyrid, vous pouvez essayer la pluie de météores des Êta aquarides au sud-est une heure ou deux avant l'aube du 4 au 7 mai.                                        
    •  Vénus est à son point le plus élevé dans le ciel du soir le 5 mai, accompagnée de la pleine lune.