Premières étapes

Le marathon du monarque migrateur

le début juin 2023

En vedette dans R4R

Ressources pour approfondir l'apprentissage

Pleins feux sur le merveilleux monarque migrateur et l’aménagement de l’habitat du papillon

La migration des magnifiques monarques traverse lentement la frontière entre les États-Unis et le Canada et atteindra probablement son apogée entre le début et la mi-juin.  Cependant, les monarques ne sont pas très aventureux cette année.  À la fin du mois de mai, les premières observations canadiennes se limitaient principalement aux régions du sud de l'Ontario, avec seulement deux exceptions dans la baie de Fundy.

La plupart de ces papillons sont la progéniture des monarques qui ont quitté l’Ontario l’automne dernier, qui ont passé l’hiver au Mexique et qui ont repris la route pour le Nord – un voyage incroyable pour un si petit insecte, pesant moins d’un gramme. Souhaitons-leur la bienvenue en leur offrant un copieux repas de nectar de plantes indigènes et un habitat douillet composé d’asclépiades.

Au Canada, leur habitat naturel comprend le sud de l'Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, de l'Ontario, du Québec et des Maritimes. Le monarque a également été trouvé dans d'autres régions du pays, y compris des endroits situés au nord de la baie James.

Le monarque se nourrit du nectar de plusieurs types de plantes, mais il se reproduit uniquement à proximité d’asclépiades. La femelle identifie la plante en goûtant les jus du bout de ses antennes. Elle pond les œufs fertilisés un à un sur le dessous des feuilles d’asclépiade, et une seule femelle peut pondre jusqu’à 400 œufs. Quatre à 5 jours plus tard, les œufs éclosent et de toutes petites chenilles (les larves) en sortent. Les chenilles prennent des couleurs vives, avec des bandes jaunes, noires et blanches, et se nourrissent exclusivement d’asclépiades. En deux semaines, leur taille se multiplie par 2700! Pour grossir si rapidement, les chenilles doivent changer de peau (muer) cinq fois. La plante dont elles se nourrissent, l’asclépiade, doit son nom anglais (milkweed) à sa sève laiteuse qui, pour bien des vertébrés, est toxique. En la consommant, les chenilles deviennent toxiques à leur tour, une propriété qui persiste jusqu’à l’âge adulte. À trois semaines, les chenilles entament la phase nymphale et se transforment en chrysalides vert jade, dotés de picots jaune doré. À l’intérieur de la chrysalide, la chenille entreprend une métamorphose et émerge environ deux semaines plus tard en adulte ailé et coloré.

Vous pouvez attirer des monarques en réservant un coin de votre jardin à des plantes de la famille des asclépiadacées – l’asclépiade commune, l’asclépiade incarnate et l’asclépiade tubéreuse, par exemple.

Vous pourriez aussi attirer plein d’autres magnifiques papillons. Les papillons adultes visitent une variété de plantes pour en tirer du nectar, dont la monarde fistuleuse, le thé du New Jersey, l’eupatoire maculée, l’eupatoire perfoliée, la rudbeckie hérissée et la verge d’or.

Les plantes hôtes sont celles sur lesquelles les papillons pondent leurs œufs; elles servent de nourriture aux chenilles. En voici quelques exemples (la liste reste incomplète, et les plantes nommées ne sont pas nécessairement natives à toutes les régions du Canada; aussi, les astérisques servent à signaler les espèces pour lesquelles nous illustrons la forme adulte et larvaire) :

L’idéal, ce serait que vous plantiez des espèces natives à votre région. Vous trouverez d’autres conseils sur l’apprêt de l’habitat des papillons ici.

D’autres événements à ne pas manquer

  • Le mois de mai s’est déroulé sous le thème de la migration; en juin, l’heure est à l’accouplement et à la couvaison.
  • Bon nombre des oiseaux qui migrent sur de longues distances – le si gracieux courlis corlieu, par exemple – et que l’on a vus dans la région des Grands lacs à la fin mai arrivent tout juste dans leur aire reproduction sur les marches polaires et dans l’Arctique. Boxer, Fowler, Elki, Hope et Indi sont des courlis corlieu sur lesquels on a affixé un transmetteur satellite alors qu’ils se ravitaillaient en Virginie en 2009; Parchaby en a reçu un cette année. Vous pourrez voir le trajet qu’ils empruntent vers le nord en passant par ici.
  • Les oiseaux chanteurs de sexe masculin chantent à cœur joie afin d’établir et de maintenir un territoire, et dans l’espoir d’attirer une partenaire. Le chant des oiseaux est à son meilleur à l’aube, d’où l’expression « chœur de l’aube ». Juste avant le lever du soleil, diverses espèces d’oiseaux chantent à différents moments, et la forêt silencieuse se transforme en branle-bas de combat sonore. C’est un beau rituel printanier d’y assister. Pour le faire en grand, levez-vous tôt (vers 4h30) et sortez avec une lampe de mineur, une chaise de jardin et un thermos. Vous entendrez le crescendo graduel et le point culminant du chant, qui a généralement lieu 30 minutes avant le lever du soleil.
  • L’aménagement de l’habitat du papillon peut également servir au colibri à gorge rubis. Le cœur minuscule de cet oiseau bat à plus de 600 battements la minute. Si son taux métabolique correspondait à celui de la moyenne, il mourrait de faim dans l’espace de quelques heures sans manger. Heureusement pour lui, il peut entrer dans un état de torpeur afin de conserver de l’énergie. Le colibri à gorge rubis préfère les fleurs tubulaires rouges et oranges dans lesquelles il puise le nectar – l’impatiente biflore et la monarde, par exemple (la monarde est une espèce indigène en Ontario, Québec et les maritimes). Son rythme cardiaque est encore plus élevé durant sa pariade étonnante. Le mâle signale à la femelle en plongeant à une hauteur de 12 à 15 mètres au-dessus de la femelle, en U, puis en décrivant des arcs très rapides et côte à côte devant une femelle perchée.
  • Le martinet ramoneur, que l’on qualifie souvent de « cigare ailé », se consacre lui aussi à des activités de parade nuptiale. Dans le vol en V, que l’on voit davantage après l’appariement, le martinet ramoneur vole deux par deux. L’oiseau à l’arrière soulève ses ailes pour former un « v », l’oiseau devant se joint à lui, et la paire vole gracieusement vers le bas. Comme l’indique son nom, le martinet ramoneur fait son nid dans une cheminée ou dans les murs d’un immeuble abandonné. Autrefois, il nichait dans des gros troncs d’arbre creux. Il y niche toujours, là où l’habitat existe toujours; or, l’exploitation forestière a mené à la disparition de la plupart de ces sites naturels. Le martinet ramoneur s’est adapté à la situation en utilisant des cheminées « humaines ». Contrairement à la croyance commune, le martinet ramoneur ne niche pas en colonie. Cela dit, les oiseaux qui ne se seront pas accouplés se reposent souvent en grandes bandes; il leur arrive aussi parfois de s’installe r dans une cheminée avec une couple nicheur. Comme bien d’autres insectivores aériens en Amérique du Nord, le martinet ramoneur connaît présentement un important déclin démographique. Selon le COSEPAC, c’est une espèce menacée dans plusieurs provinces du Canada.
  • Le scinque pentaligne, une espèce à risque au Canada, est en période de reproduction. Cherchez-le sur les affleurements rocheux ensoleillés et dotés de fissures profondes.
  • Le long des routes et des chemins de fer, on voit beaucoup de tortues peintes du Centre et, un peu plus tard ce mois-ci, de chélydres serpentine, à la recherche d’un lieu où construire un nid. Elles préfèrent les terrains meubles bien drainés, le sol sablonneux et le gravillon. Les femelles se servent de leurs pattes arrières pour créer une dépression pour y pondre leurs œufs. La tortue peinte pond de 5 à 10 œufs blancs, tandis que la chélydre serpentine en pond de 15 à 30, qu’elle recouvre ensuite. Le sexe des bébés tortues dépend de la température d’incubation des œufs. Les températures plus fraîches (de 22 à 26ºC) produisent des mâles, tandis que des températures plus chaudes (30ºC et plus) produisent normalement des femelles. Peu d’œufs réussissent à éclore, et bien des nids sont déterrés par des ratons laveurs, des moufettes et des renards. La mortalité routière est un autre facteur qui entraîne des portes importantes de tortues adultes et très jeunes.
  • La mouche de mai, dite éphémère commune, sort des lacs et des rivières et forme des essaims dans lesquels elle s’accouple. La mouche de mai appartient à l’ordre des éphéméroptères, du grec ephemeros « qui dure un jour » et pteron, « aile ». Selon l’espèce, la durée de vie de l’adulte est de 30 minutes à une journée, le temps de s’accoupler et de pondre des œufs. Nous trouvons des centaines espèces connues d’éphémères; toutes sont dotées d’un corps fin et de deux ou trois longs filaments terminaux.
  • En juin, par une nuit claire et fraîche sans clair de lune, c’est le moment idéal pour observer la Voie lactée et vous dire non seulement que vous la regardez, mais que vous en faites partie. Notre système solaire se trouve dans l’un des bras spiralés de la Voie lactée, à environ 25 000 années-lumière du centre de notre galaxie. À l’aide de jumelles, vous verrez les minuscules étoiles qui forment la « rivière de lait ».                                                                      
  • Vénus atteint sa plus grande distance par rapport au soleil le 4 juin, tandis que Mercure atteint son altitude la plus élevée dans le ciel du matin du 7 juin. La lune s'approche de Saturne le 9 juin.