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Pleins feux sur le castor et son habitat
Le castor, qui s’était enfermé tout l’hiver dans sa hutte, s’active présentement en plein air. Il répare les dommages à sa digue ou, s’agissant d’un jeune castor ayant tout juste quitté le domicile de ses parents, en construit une. Animal nocturne, le castor entretient sa digue avec soin; on ne sera donc pas surpris de voir qu’une structure endommagée aura été réparée le lendemain du dégât.
Le castor est un bon nageur, mais il se déplace assez lentement sur terre ferme, où il est plutôt vulnérable. Il construit des digues pour faire monter le niveau de l’eau en amont, de telle façon à éviter que l’eau ne gèle en hiver. En procédant ainsi, il crée un habitat sécuritaire où il pourra construire sa hutte, entreposer ses réserves de nourriture en hiver et avoir facilement accès à des peuplements de peuplier faux-tremble (sa source alimentaire de prédilection). La hutte du castor a des pièces construites au-dessus du niveau de l’eau, mais ses entrées et sorties aquatiques sont inaccessibles aux prédateurs terrestres. Le castor place sa réserve de nourriture pour l’hiver sous l’eau afin de n’avoir jamais besoin de se rendre sur terre ferme.
Le castor préfère les cours d’eau peu profonds, au fond vaseux et ferme, et dont le débit d’eau est peu rapide. Pour construire son logement, il utilise des arbres, des bâtons, des roches, de la boue et des brins de gazon. Il peut abattre des arbres d’un diamètre allant jusqu’à 40 centimètres environ avec l’aide, au besoin, d’un partenaire. Le castor construit ses digues dans des passages étroits d’un cours d’eau, là où le courant est plus rapide. Lorsqu’il entame la construction, il enfonce des branches dans la terre, gros bouts en amont, et les garde en place avec de la boue et des pierres; la force du courant aide à fixer le tout. Couche après couche, le castor crée sa structure à l’aide de branches et de brindilles, de roches, de racines et de boue. À deux, il peut construire une digue simple en quelques jours seulement. Les plus grandes digues peuvent atteindre une hauteur de 5 mètres et une largeur de 33 mètres (voyez comme nos « ingénieurs » se servent de courbes dans la construction pour que les murs soient plus résistants). L’entretien des digues a lieu à longueur d’année, mais la plupart des matériaux sont ajoutées quand le niveau de l’eau est plus élevé, généralement au printemps.
Les milieux humides que crée le castor en construisant ses digues entraînent une perte d’habitat pour certaines espèces et en font naître pour d’autres. Pour cette raison, on dit du castor qu’il joue un rôle d’espèce clé. Les arbres d’un boisé inondé meurent et attirent des pics. Les sédiments et les matériaux organiques s’accumulent en amont, attirant un plus grand nombre d’invertébrés des grandes profondeurs qui consomment ces débris. Les trous laissés par les arbres abattus font passer plus de soleil, menant à une augmentation de la quantité de plancton qui, à son tour, mène à une hausse du nombre d’invertébrés aquatiques. Les nouvelles conditions créent un habitat propice aux plantes aquatiques comme la brasénie de Schreber, l’utriculaire vulgaire, le nénuphar blanc et le grand nénuphar jaune. Les larves de libellule et de demoiselle, de même que le gyrin et l’araignée d’eau, toutes des résidentes habituelles d’un étang de castor, sont une source de nourriture pour le ouaouaron, la grenouille verte, la grenouille du Nord, le tyran tritri et l’hirondelle bicolore. Un étang de castor attire le canard branchu, le canard à sourcils et d’autre sauvagine. La tortue de Blanding, une espèce menacée, s’installera parfois sur une hutte pour prendre un bain de soleil. L’orignal consomme des nénuphars et des nouvelles pousses. L’habitat en aval est sans doute important pour le coléoptère Brychius hungerfordi, une espèce très rare.
La succession naturelle a lieu quand le castor quitte une région, une fois les vivres épuisés (le peuplier faux-tremble, par exemple), ou qu’une colonie meurt. Dans un tel cas, la digue s’effondre, la région est drainée et le déblais riche en éléments nutritifs se trouvant au fond de l’étang est colonisée par des carex et des herbes; la région se transforme en pré luxuriant que fréquenteront des espèces comme le bruant des marais et la souris sauteuse des champs. Avec le temps, le peuplier faux-tremble qui aime tant le soleil, sera de retour, attirant encore une fois le castor.
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